Histoire véridique à laquelle j'ai assisté personnellement et que je rapporte telle que je l'ai vécue. La scène se passe à Constantine, à la rue chevalier. Un gars qui a installé sa marchandise par terre est en train de marchander avec une dame, une cliente. Notre ami vend de la vaisselle, de l'électroménager et plein d'autres babioles qui se rapportent à la cuisine. La bonne dame cherche semble-t-il une cocotte minute et notre marchand propose deux modèles. A regarder ces cocottes, rien ne les distingue, si ce n'est le prix, un gros écart. La dame essaye de connaître la différence entre les deux modèles, le marchand lui répond que les deux sont chinois mais que le modèle le plus cher est de meilleure qualité avant de donner l'indication qui tue "Hadou rahoum mlah (en parlant des cocottes les plus chères) bessah hadi (en montrant la moins chère) rahi tettfellegu ki ettaybi fiha".
Rien que ça brave homme? Il explique le plus froidement à la dame que, non seulement les deux modèles sont de grossières imitations, mais que le modèle le moins cher risque d'exploser lors de son utilisation. Il n'oublie pas bien entendu d'assurer à la femme que plusieurs personnes en ont acheté et qu'elles se sont plaintes de "l'explosivité" potentielle de ce produit. Il vend donc des bombes à retardement, mais ça ne semble pas le déranger. Il confirme en outre plusieurs histoires que j'ai entendues sur des cocottes chinoises qui explosent.
J'ai envie de crier, de me fracasser la tête contre un mur, mais je vais juste me contenter de me poser quelques questions :
- Où sont les structures censées contrôler ce qui se vend? Certainement en train de roupiller dans les bureaux en attendant le prochain ramadhan pour faire quelques sorties sur terrain juste pour amuser des journaux en manque d'articles.
- Où est la conscience humaine? Comment peut-on vendre des choses pareilles et avoir la conscience tranquille?
- Sommes-nous encore humains?