Où que vous alliez, si vous avez un véhicule, vous ne pouvez pas leur échapper, il s'agit des gardiens improvisés de parking tout aussi improvisés. Ils font ce qu'ils veulent, décrètent la rue qu'ils veulent comme parking et perçoivent ce qu'ils veulent. En l'absence totale des autorités publiques, des dizaines de jeunes ont décidé de transformés les rues de Constantine en parkings à ciel ouvert.
Vous êtes en train de vous garer dans une rue, soudain, un jeune (parfois moins jeune), parfois armé de gourdin, s'approche de vous pour vous "aider" dans vos manoeuvres, une façon de vous dire "je suis là, c'est mon territoire, tu vas payer mon gars". Des fois, vous ne le remarquez même pas et, au moment où vous venez récupérer votre voiture, il sort de nulle part pour vous dire "rani nâass". Pas d'échappatoire, vous devez payer. Des fois, vous restez dans votre voiture, le temps de passer un coup de fil, et le gars viendra pour se faire payer.
Ce qui pousse les gens à payer, ce n'est nullement le sentiment de "payer pour un service fourni", non, c'est surtout la peur de retrouver sa voiture fracassée ou, pire encore, sa propre tête fracassée par un coup de gourdin.
Que font les autorités? Que fait la police? Rien du tout. Des fois, on a même l'impression que les policiers et les gardiens de parkings se sont partagés les territoires : à la rue Pinget par exemple, les policiers dressent des PV pour stationnement interdit dans une partie de la rue, alors que les gardiens vous taxent dans une autre partie de la même rue.
C'est vrai, beaucoup de ces jeunes sont au chômage, beaucoup d'entre-eux font ça pour survivre, mais un peu d'ordre et d'organisation ne tuera personne. Si ça continue, on viendra nous taxer dans nos propres maisons, peut être que le gardien rahou yâass dans ma propre cuisine.
(Photo : Sétif info).